Pamukkale, un miracle naturel sculpté par les eaux thermales surgissant des profondeurs de la montagne, est un site d’exception abritant pas moins de 17 sources. Certaines d’entre elles atteignent une température de plus de 45 °C, gorgées de sels minéraux et de dioxyde de carbone. Quand ce dernier s’échappe dans l’air, il provoque la précipitation du carbonate de calcium contenu dans l’eau. Cette substance se dépose sous une forme pâteuse le long des flancs de la colline et durcit ensuite grâce à l’évaporation de l’eau.
Ce phénomène naturel crée des couches blanches qui confèrent à la montagne l’apparence d’une forteresse de coton ou d’une cascade figée. En 1988, Pamukkale et Hiérapolis ont été inscrits conjointement sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Nous étions présents à l’ouverture du site, à 7 heures du matin, les pieds dans l’eau. C’est à ce moment que nous avons pu assister au décollage des montgolfières. Elles sont passées juste au-dessus de nos têtes, créant une scène féerique.
Pamukkale ne se limite pas à sa beauté naturelle. Il dévoile également une grande richesse archéologique. Fondée au IIe siècle av. J.-C. par un roi de Pergame, la cité antique de Hiérapolis prospéra grâce à ses sources thermales.
La ville hellénistique suit un plan en damier, s’étendant de part et d’autre de l’avenue principale, orientée nord-sud et longue d’environ 1 500 mètres. De chaque côté, elle est ornée de portes monumentales encadrées par des tours.
Le premier théâtre a vu le jour après le séisme de l’an 17 après J.-C., puis fut reconstruit après celui de l’an 60. Il a subi de nombreuses modifications, notamment sous les règnes d’Hadrien et de Septime Sévère. Ce théâtre est une véritable merveille, orné de bas-reliefs et de statues. Certaines de ces œuvres sont aujourd’hui exposées dans le musée de Pamukkale. Le théâtre pouvait accueillir jusqu’à 15 000 spectateurs.
Au nord du site, nous avons découvert les thermes et la nécropole. Celle-ci recense plus de 1 200 tombes de différentes tailles et de différentes époques. Ces tombes témoignent de la diversité des personnes qui, venant parfois de loin pour des soins médicaux, y furent inhumées.
La piscine thermale, communément appelée la « piscine de Cléopâtre, » doit son nom à Marc Antoine, qui l’offrit à la célèbre reine d’Égypte. La légende raconte que Cléopâtre s’y baigna autrefois et que l’eau fut transportée jusqu’à Rome par convois.
Pamukkale est un véritable trésor, alliant avec grâce la splendeur naturelle aux vestiges du passé, une destination incontournable pour les amoureux de la nature et de l’histoire.