Notre périple nous a conduits à la recommandation inattendue faite par des voyageurs français rencontrés la veille : celle de visiter l’Acrocorinthe, une citadelle méconnue au charme unique, dont l’accès est gratuit. Intrigués par cette découverte imprévue, nous avons décidé de l’ajouter à notre itinéraire.
Située sur un point stratégique crucial entre le Péloponnèse et l’Attique pendant de nombreux siècles, Corinthe s’est dotée d’une des forteresses les plus impressionnantes de toute la Grèce. Aujourd’hui, les vestiges de cette ancienne citadelle, perché à 500 mètres au-dessus du niveau de la mer, offrent un site exceptionnel dominant Corinthe et son isthme.
L’Acrocorinthe est désormais un ensemble de tours, certaines en ruines, d’autres relativement préservées, reliées par les restes des fortifications. On estime qu’à son apogée, jusqu’à 1500 personnes habitaient cette forteresse, ce qui est aisément imaginable compte tenu de l’étendue du site.
Du sommet de la tour la plus élevée, une vue panoramique à 360 degrés s’ouvre sur la mer et les champs d’oliviers de la plaine de Corinthe. Cette vue est véritablement époustouflante et mérite à elle seule le détour.
Nous avons pu longer les remparts de la forteresse, point de vue qui offre une vue imprenable sur le golfe de Corinthe dans toute sa splendeur. Un spectacle tout simplement magnifique. L’Acrocorinthe, bien que moins célèbre, se révèle être un joyau historique et visuel qui enrichit notre exploration de la Grèce antique.
Le site de la forteresse englobe deux sommets d’un massif montagneux de 575 mètres de haut. Le système de défense était conçu de façon ingénieuse, relie les deux sommets par des remparts qui formaient en eux-mêmes une position défensive avantageuse. L’accès à la forteresse n’était possible que par l’ouest, fortifié par trois portes reliées par un triple mur et précédé d’un fossé de profondeur variable.
Le rempart, qui s’étend sur près de deux kilomètres, exploitait habilement les dispositions naturelles du terrain. Des ravins et des éboulis protégeaient l’ensemble au nord, à l’est et au sud, surplombés par une ceinture ininterrompue de remparts, renforcée à l’ouest et seulement percée de trois petites portes annexes du côté nord.
Les parties les plus anciennes, conservées sur le sommet est, abritent les vestiges du temple d’Aphrodite, bien que la chapelle byzantine actuelle soit construite sur ses fondations.
Le sommet opposé offre les ruines d’une tour franque, agrandie pendant l’occupation vénitienne et renforcée à l’époque ottomane.
L’intérieur de la forteresse regorge d’ouvrages de différentes époques, témoignant de son histoire riche et complexe. Chapelles vénitiennes, habitations ottomanes, fontaines, citerne byzantine, et même deux petites mosquées, dont celle d’Ahmed III au nord et celle de Mehmed II plus au sud, avec son minaret cylindrique à escalier en colimaçon.
Dater et identifier ces éléments disparates constitués de matériaux antiques de réemploi ne sont pas des plus aisées, mais ils ajoutent une couche fascinante à la visite de l’Acrocorinthe.